mardi 20 novembre 2012

Panneaux

Cette dernière période a été consacrée aux panneaux.
Il y a de nombreux choix à faire pour une telle réalisation en pièce unique: un panneau professionnel réalisé pour un appareil généralement construit en série passe par les diverses étapes de conception graphique, perçage et découpage à la chaîne (aujourd'hui souvent au laser), anodisation, sérigraphie...
Toutes ces étapes sont extrêmement onéreuses lorsqu'elle sont réalisées pour de très petites quantités: le temps passé sur le design et l'ingénierie (diamètres de perçages pour les éléments, découpes), la programmation des machines, la réalisation des cadres de sérigraphie. C'est pourquoi peu des ces méthodes sont accessibles aux diyourselfers.
Il existe cependant de nombreuses alternatives abordables tant en coût qu'en savoir-faire et en équipement, mais il s'agit de bien trier.
On peut percer relativement proprement un trou de 10-20mm avec une simple perceuse et un foret approprié, mais ça devient compliqué pour une ouverture rectangulaire ou d'une forme complexe. J'avais fait quelques tentatives sur d'autres projets avec une fraiseuse à main de modélisme et quelques accessoire de guidage, mais je n'ai jamais obtenu un résultat satisfaisant. De même pour des trous de 15mm, avec une mèche conique ou une mèche-cloche: le résultat n'équivaut jamais celui d'une fraiseuse à plateau.
La "sérigraphie" aussi est délicate, et il s'agit de bien trier toutes les méthodes que l'on trouve sur internet: décalque, transfert au fer à repasser (même méthode que pour le marquage des PCB de ce même projet), papier autocollant, etc. Si certaines solutions donnent un résultat plus fin, le dessin ne tient souvent pas les années.

J'aurais pu avoir accès à un atelier de mécanique par une connaissance, mais un accompagnement aurait été nécessaire, ce qui signifie pas mal de temps pris de mon côté comme du sien. De même pour la sérigraphie, puisque je connais quelques ateliers, mais encore une fois, c'est un métier et on en acquiert pas la maîtrise au premier passage de racle.

C'est pourquoi j'ai opté pour Schaeffer, bien connu du monde du DIY, qui offre un service d'usinage et de gravure colorées d'éléments graphiques ou d'impression par anodisation sur faces avant.

dessin

De nombreuses soirées de travail derrière l'ordinateur. J'ai utilisé Inkscape, un excellent logiciel libre de dessin vectoriel. Il offre de nombreux outils de dessin et surtout de placement, d'alignement et de transformation, à l'aide de grilles et de magnétisme des objets, pour un résultat extrêmement précis, ce qui est de rigueur pour ne pas se retrouver avec de mauvaises surprises. Cependant, il ne fait pas tout, et la conception d'un panneau donne beaucoup de fil à retordre.

Chaque élément a ses propres diamètre et/ou forme de perçage, le marquage de sa fonction, et ne doit pas se chevaucher avec d'autres éléments à ses abords, y compris dessous (je n'aurais pas pu mettre la matrice au-dessous du transfo, ce qui de toute manière aurait été une mauvaise idée). Pour cela, chaque élément relativement récent possède (normalement) sa propre fiche de donnée (datasheet), avec ses caractéristiques électriques/électroniques, son comportement dans différent milieux, et, peut on espérer, ses principales dimensions. Toutes ne sont pas bien renseignées, il faut donc parfois les mesurer (et donc déjà les posséder, ce qui pose problème en cas de conception avant commande, et ce qui contraint parfois au choix d'un composant mieux documenté): par exemple, je n'ai pas trouvé les distances entre les passages de vis de fixation de la matrice Ghielmetti, j'ai donc du jouer du calibre à plusieurs reprises, c'est également le cas du galvanomètre Shinohara (je peux vous transmettre ces deux fichiers désormais, écrivez-moi). Beaucoup de cotes sont renseignées en inch, selon la provenance de l'élément. Il faut alors convertir (ou changer le système de mesure de l'élément Inkscape).
Ce dessin donnera deux documents:  un plan de perçage, et un dessin de la sérigraphie, chacun épuré du superflu.

Une fois le plan de perçage réalisé, il faut encore le transférer sur le logiciel Front Panel Designer de Schaeffer. S'il est limité du côté du dessin, il n'en reste pas moins un excellent logiciel dédié, parfaitement stable et fonctionnel également sous Linux. Il accepte le format DXF, dans lequel on peut facilement exporter un projet Inkscape, que l'on importe en tant que "contour libre" dans FPD. On transformera ensuite chaque perçage en objet standard, cela réduit le coût.

Et voici donc les panneaux, fraîchement arrivés:

panneau bas

panneau haut