mercredi 22 février 2012

PSU et connecteur D-sub

Ça commence très bien, je viens de terminer le PSU, qui fonctionne parfaitement.



Il s'agit d'un schéma tout ce qu'il y a de plus standard, basé sur des LM317/337 et inspiré des propositions de leur datasheet.


J'ai un peu surévalué le courant et les réservoirs j'imagine (plus de 1A sur chacune des deux tensions). En tout les cas, je pourrai sans crainte ajouter des modules.
J'ai toujours lu que le schéma de l'alim originale du Synthi (même la version avec les TIP3055) était à éviter. Pourtant, en l'analysant avec un ami électronicien, nous nous sommes dit il y avait de quoi s'inspirer. En particulier la tension négative asservie à la tension positive, et la zener de 5V1, à coefficient de température nul selon lui. Il m'a proposé de dessiner un schéma à base de LM317/337, dont la tension de contrôle serait fournie par un montage similaire.
Je ne me sens pas de concevoir un tel circuit, mais si quelqu'un s'y met, écrivez-moi.

connecteur
Le module de connexion D-sub est bien aussi, mais le PCB double face n'était peut-être pas la meilleure solution, puisqu'il est impossible d'atteindre les pattes sur le dessus sans fondre le plastique du connecteur. Il va de soi que l'idée de le souder par dessous en espérant que la soudure remonte et à écarter d'emblée, je ne me suis pas donné les moyen de faire des vias métallisés.

En même temps, si je l'avais fait en simple face, j'aurais du doubler la surface pour faire contourner les pistes de la rangée arrière. Alors bon, disons que ce qui est fait est fait...

mercredi 15 février 2012

gravure et sérigraphie

J'ai déjà tiré le PSU (qui est sur un circuit complétement séparé), le Board C et la plaquette qui servira de connecteur, montée avec des D-sub. Si je constate de gros problème (j'ai des distances entre les pistes et les pads qui sont parfois exagérément petite par exemple), je pourrai modifier mon design avant de faire la suite.
J'ai hésité pour la sérigraphie, mais ça sera tout de même pratique pour la mise en place des composants (toutes les valeurs sont indiquées), et pour le réglage/dépannage.

gravure
J'ai du me remettre dans l'ambiance, ça faisait longtemps que je n'avais pas gravé de platines: se souvenir des temps d'exposition et de bains... Et j'ai encore commis la même erreur que les dernières fois, à savoir oublier de bien frotter le PCB avec les doigts sous l'eau après la révélation, sinon il reste des nuages de résine photosensible et la gravure est catastrophique sur certaines zones. Bref, j'ai pu jeter un morceau d'époxy lors du premier tirage.
Pour le reste, j'ai un résultat parfait, entre autre grâce à une excellente impression sur transparent jet d'encre (je remercie mon voisin pour ce service, ainsi que son excellente imprimante dont je tairai le nom pour ne pas faire de pub à la marque car ils ne développent pas de drivers Linux).


sérigraphie
J'ai ensuite réalisé une sérigraphie dite "du pauvre", par transfert d'impression laser. On trouve de nombreuses pages sur le sujet sur internet, donc je ne décrirai pas la méthode complète, mais j'ai du faire quelques essais avant de trouver le meilleur papier:
  • j'ai d'abord tenté le transparent, un modèle non adapté aux imprimantes laser, ayant imaginé que le toner ne se fixerait pas trop. Mais évidemment, il fond au passage du fer...
  • puis j'ai eu une idée lumineuse: imprimer sur du papier sulfurisé pour le four. L'encre n'adhère pas, il supporte la chaleur et ne colle pas à l'époxy. Effectivement, les tests étaient convainquant, pas besoin de le plonger dans l'eau ensuite, il s'en va tout seul, et le transfert est excellent. Seul hic, je n'ai jamais réussi à imprimer correctement ma sérigraphie, le toner s'en va très facilement lorsque le papier ressort du mécanisme, si toutefois il ressort. L'autre difficulté est de calibrer et fixer le papier sur le PCB, puisqu'il glisse sans cesse.
  • donc je me suis dit, faisons confiance à la méthode la plus courante: le papier photo. Résultat excellent, sauf qu'il me laisse une bonne pellicule blanchâtre, que j'ai finalement pu nettoyer en frottant longtemps à l'acétone.
  • j'ai finalement découpé une page relativement claire d'un magazine Vogue qui trainait, et le résultat est excellent. J'ai du frotter un peu à l'alcool pour retirer la pellicule blanche qui restait sur le toner (ce qui curieusement n'affecte pas l'impression), et c'était bon. L'impression ne s'efface pas en grattant avec l'ongle, peut-être parce que j'ai vraiment beaucoup chauffé et appuyé avec le fer.
L'encre se nettoie parfaitement avec de l'acétone, ce qui donne droit à l'erreur.




jeudi 2 février 2012

Premier pas

 Je viens de découper les PCB's... c'est insignifiant et dénué d'intérêt, mais symboliquement, cette demi-heure de travail marque pour moi le début de la construction.


mercredi 1 février 2012


Ces pages sont un journal de bord, et relatent la construction d'un clone de Synthi, synthétiseur mythique créé au début des années soixante-dix par la firme anglaise EMS.

Il y a quelques années, j'ai eu entre les mains, en vue d'une révision et réparation, un attaché-caisse Samsonite, avec à l'intérieur un synthétiseur matriciel du nom de "Synthi AKS". Son propriétaire, un ami, m'a laissé un temps plus que large à la réparation et à la découverte de l'engin.
N'étant pas clavier moi-même, j'ai toujours refoulé mes pulsions qui me commandaient l'acquisition de synthétiseurs, et j'ai exacerbé cette pseudo-passion avec des musicien·ne·s qui sauraient mieux que moi faire entrer des filtres en résonance tout en caressant le clavier. Mais là, j'avais entre les mains un instrument qui ne me montrait aucune hostilité, qui ne semblait pas me dire "nous ne sommes pas fait pour nous entendre, j'ai des touches et tu grattes des cordes..." Nous nous sommes vite apprivoisés et l'envie croissante de partager une partie de ma production sonore avec le Synthi est vite devenue irrépressible.

Un Synthi d'origine, suivant son état et son année de fabrication, se vend entre 10 et 18'000€ sur internet. Démesuré et hors propos...
Il s'agit d'une poignée de composants et d'un habillage relativement commun pour l'époque, qui ne justifie en aucun cas une telle dépense. Le Synthi prétendait être un instrument plus démocratisé que ses analogues d'autre firmes, et ne valait qu'une poignée de livres (420£ pour l'AKS à sa sortie en 1972). Ces pièces rares iront donc à des collectionneurs·euses, espérons que ces personnes aient le bon goût d'en jouer et d'en abuser...


Après mûre réflexion, j'ai décidé de reproduire les trois circuits de la machine, qui font le son singulier d'EMS, de leur flanquer une poignée de boutons, de mettre le tout dans une valise et de m'en aller moduler à travers champs...
Vite dit...

Les semi-conducteurs que l'on trouve dans ses entrailles, s'ils sont obsolètes et plutôt rares, n'en restent pas moins accessible, et c'est là tout ce qu'il faut pour reproduire le gros de l'ingénierie.
Évidemment, il faut ajouter à cela plusieurs dizaines de composants, parfois chers, et un temps qui dépasse l'entendement. Je ne quantifierai pas les heures passées en monnaie, et quant au matériel, ne nous voilons pas la face: il est bien connu que les pièces uniques ont un coût plus élevées que les grandes productions, et il est illusoire de s'imaginer s'en sortir avec quelques centaines d'euros.

A l'heure où j'écris ces lignes, je suis déjà au point de non-retour, puisque j'ai dans mon atelier ce chantre de l'électronique analogique... en pièces détachées. Ce qui suit raconte l'histoire de la construction du énième clone de Synthi.